Affect : unité de base du vécu affectif qui se caractérise par une durée de plusieurs semaines et mois ; il y a six affects de base : confiance, méfiance, amour, haine, attachement, abandonnisme ; notre utilisation du mot doit être distinguée de l’usage courant qui en fait un quasi synonyme d’émotion.
Affectif (l’) : vécu spécifique du couple intime ; fusionnel chez le petit enfant, passionnel chez l’adolescent, il devient » matrice affective « chez l’adulte l’affectif est l’une des trois grandes tâches de la somatanalyse en socio-somatanalyse, il y a constitution du couple pour le travail émotionnel ; en psycho-somatanalyse, la communication tactile globalise la rencontre jusqu’à l’ouverture affective.
Amalgame (ou bloc) : état de non séparation entre deux stades du développement ontogénétique responsable de pathologies graves et spécifiques, telle le » bloc fusio-protecteur » qui fait l’impasse sur la séparation entre les stades deux et trois et entraîne des troubles du stade suivant, en excès (stress) ou en défaut (choc).
Attensionnel : néologisme composé du préfixe ad- et de la racine tensio-, évoquant l’attention, et désignant la grande fonction élaborante, structurante, qui est à l’origine du programme de gestion spécifique à chaque étape de vie : homéoesthésie, fusion, protection, puissance, l’affectif, le créatif ; l’attensionnel se différencie dans les trois dimensions de la réalité objective en trois formes : psycho-dissociative (raison, attention), socio-communicationnelle (règles et lois sociales) et musculo-tensionnelle (prendre-prise et action).
Attensionnement, Attensionnalisation : état d’être, attitude, aptitude et/ou action, définis par l’investissement de la fonction attensionnelle.
Autonomie : règle de fonctionnement de l’individu dans ses bulles, primitive et créative, qui lui permet de faire à tout momentce qui lui convient le mieux.
Bloc fusio-protecteur et clivage aval avec abandonnisme et/ou sociose transgressive : syndrome ontogénétique caractérisé par l’amalgame des étapes deux (fusionnelle) et trois (protectrice), un clivage sévère entre les stades trois et quatre (passage de la passivité infantile à l’activité adulte) et entraînant des excès du stade quatre par choc (abandonnisme) ou stress (sociose transgressive). Ses caractéristiques sont : passivité, besoin de sécurité, besoin fusionnel, revendication égalitaire, hédonisme, entraide.
Blocage : stase de la dynamique existentielle qui investit préférentiellement la musculature striée (tension, crispation, fixation) ou viscérale (spasme, troubles végétatifs).
Bonding : Terme anglais, traduit littéralement par » établissement de lien « , et désignant le contact global dans l’étreinte ou l’enlacement ; introduit en psychothérapie par Casriel, il est l’un des temps forts du travail émotionnel en socio-somatanalyse.
Bulle primitive : première étape du développement de l’être humain qui se passe dans la relation directe à l’écosystème (utérus, berceau. niche bras-sein de l’allaitement, et corps organique du bébé lui-même) ; elle doit établir l’homéoesthésie sous peine de créer les racines de la psychose.
Bulle créative : sixième et dernière étape du développement ontogénétique qui renvoie l’adulte à son écosystème élargi : la vie, la maladie, la mort, l’univers et Dieu ; il doit y parachever son développement personnel, se montrer créatif et assurer son bonheur individuel ; la manie et la dépression sanctionnent ses lacunes, souvent associées dans la psychose maniaco-dépressive.
Catastrophe : terme emprunté à la théorie des catastrophes de René Thom et désignant la période de changement entre deux étapes de vie ; il évoque aussi toute crise ponctuelle liée à un changement plus restreint.
Choc : terme issu de la physiopathologie qui désigne l’ensemble des symptômes liés à un relâchement brutal de la tension (psychique, musculaire, énergétique, immunitaire,’ morale etc.) ; le choc est la réaction inverse du stress et constitue avec ce dernier l’une des bases bio-, physio- et somato- logiques de la nosologie somatologique.
Cadre de vie : désigne les trois environnements/entourages obligatoires : groupe social, couple intime et écosystème.
Charnel : dénomination courante de la » fonction viscéro-sensitive »
Clivage : séparation excessive et pathologique entre deux étapes du développement ; terme employé indûment dans mes premiers écrits pour désigner les séparations normales entre grandes fonctions, en particulier psychosomatique, essensio-attensionnelle et socio-individuelle ; il en signifie les excès pathologiques.
Communication : l’une des six fonctions du schéma de territoire qui transforme le vécu subjectif en action sur la réalité objective ; elle doit respecter les règles et lois (sociales, langagières et corporelles) et participe de l’attensionnel.
Communication tactile : statut de l’innovation introduite par le psychosomatanalyste qui pose systématiquement sa main sur le corps de l’analysant, une main totalement détendue (comme le bras) qui laisse passer les messages charnels.
Complicité : attitude et forme de l’implication de l’éco-somatanalyste qui accompagne son analysant dans une phase créative qu’il ne connaît pas lui-même ; elle consiste en une reconnaissance de ce cheminement singulier et en un établissement de lien avec les positions affectives et sociales.
Compromis : règle de fonctionnement du couple dans la matrice affective qui, de par l’égalité des deux partenaires à ce niveau affectif, exige un accord mutuel pour toute décision.
Connexion : terme emprunté à Janov pour désigner l’établissement des liens entre les trois dimensions psycho-, socio- et somato- logiques, dans l’unification émotionnelle, affective et/ou créatrice.
Contretransfert : réaction affective de l’analyste au transfert de l’analysant ; il répond aux projections et répétitions de ce dernier en attendant l’établissement du lien réel et actuel dans la matrice affective.
Couple affectif : l’un des trois cadres de vie, constitué par l’intimité de deux partenaires stables et répondant à l’exigence d’affectivité.
Créatif, créativité : exigence d’existence spécifique aux deux stades des bulles primitive et créative, processus responsable du développement personnel, de l’homéoesthésie et du bien-être, des valeurs et du bonheur.
Cri : forme extrême de l’expression (orale, vocale) et de l’affirmation de soi, qui a fait le scoop des Nouvelles ‘Thérapies mais qui n’est qu’un des moyens pour dépasser les obstacles à l’expression, à l’affirmation et à la connexion unificatrice ; le cri donne accès aux subtiles règles du fonctionnement musculaire (des cordes vocales et du Vécu émotionnel).
Défense, résistance : ensemble de mécanismes pathologiques présents qui s’opposent au libre fonctionnement existentiel ; il s’agit des restes figés de mécanismes de protection probablement utiles à l’époque de leur mise en place.
Déontologie : ensemble des règles sociales, scientifiques et éthiques qui régissent les rapports mutuels des professionnels de la santé, des psychothérapeutes et des psycho- et socio- somatanalystes en particulier au sein de l’Ecole européenne de psychothérapie socio- et somato- analytique.
Dérive des positionnements : situation actuelle de l’état des moeurs et de l’organisation sociale qui consiste en une accentuation de la séparation des trois positions de vie : sociale, conjugale et solitaire.
Directivité : attitude du thérapeute qui joue un rôle actif, indicatif, pédagogique et/ou autoritaire avec son patient.
Dynamique de groupe : ensemble des processus qui régissent le fonctionnement d’un ensemble de trois personnes et plus; objet privilégié de l’attention et de l’interprétation du socio-somatanalyste ; la somatologie distingue deux phases qui sont autant d’étapes du développement : la dynamique de socialisation (entrée de l’enfant dans le groupe) et la dynamique de socialité (gestion du groupe par l’adulte).
Eco-somatanalyse : ensemble des pratiques psycho- et somato- thérapeutiques utilisées pour le développement personnel, en particulier des quatre fonctions individuelles (du schéma de territoire) : le spirituel, le charnel, l’intellectuel et le factuel; l’éco-somatanalyste s’y implique comme initiateur d’abord, puis complice ensuite.
Ecosystème : environnement non humain, qui inclut aussi le corps propre organique à considérer de façon tout aussi » écologique » que l’environnement proprement dit.
Emotion : unité de base du vécu subjectif au lieu de réception des messages venant de la réalité objective ; elle se caractérise par un cycle court (contrairement à l’affect) de quelques secondes à minutes et disparaît au point de résolution ; il y a six émotions de base : joie, peur, tendresse, colère, plaisir, souffrance, constituant un aspect majeur de la qualité de vie ; l’émotion participe aussi fondamentalement à la pathologie et à la thérapie ; c’est en socio-somatanalyse qu’elle prend toute sa place.
Energie : concept introduit par Reich et qui, de par l’impossibilité de le définir scientifiquement, fonctionne comme l’objet de foi qui fait lâcher prise et croire au thérapeute tout comme le fait le concept d’inconscient chez Freud ; la notion de » circulation de l’énergie » est plus précis et renvoie au vécu d’unification ; je préfère parler de la » circulation des sensations » qui semble plus scientifique.
Essensiel : néologisme composé du préfixe ex- (venant de) et de la racine » sens » commune à sensation et signification, désignant la grande fonction réceptrice des messages venant de la réalité objective ; l’essensiel se compose des trois fonctions socio-émotionnelle, psycho- associative et viscéro-sensitive ; l’essensiel est essentiel pour la qualité de la vie, à travers l’émotionnel, le spirituel et le charnel.
Essensiellement, essensialisation : état-d’être, attitude, aptitude à se situer dans le fonctionnement essensiel, à savoir émotionnel, spirituel et charnel.
Ethique : ensemble des règles professionnelles et morales qui définissent les devoirs du thérapeute vis-à-vis de son client; elle concerne plus particulièrement l’interdiction de la violence, de la génitalité et de l’exploitation du patient sous quelque forme que ce soit.
Exigence d’existence : besoin fondamental de l’être humain spécifique à chaque position de vie : sécurité (dans le groupe social), affectivité (dans le couple intime) et développement personnel créatif (dans l’individualité).
Extension, unifiante et situante : processus de connexion qui peut être distingué en : extension verticale, psycho-somatique, unifiante, et extension horizontale, socio-individuelle et situante ; l’obtention d’une de ces extensions entraîne automatiquement celle de l’autre en une extension globale.
Factuel : dénomination courante de la fonction musculo-tensionnelle.
Fonction musculo-tensionnelle : l’une des quatre fonctions internes du schéma de territoire, à prédominance corporelle et attensionnelle, proche de l’actif, du comportemental, du factuel.
Fonction psycho-associative : fonction interne à prédominance psychique et essensielle, composée de l’imaginaire, de l’intuitif et du mnémonique, évoquée par le terme courant spirituel
Fonction psycho-dissociative : fonction interne à prédominance psychique et attensionnelle, comportant la réflexion, l’attention, la concentration, la raison, la logique, évoquée par le terme courant intellectuel.
Fonction viscéro-sensitive : fonction interne à prédominance corporelle et essensielle comprenant le sensitif, le sensoriel, le sensuel, le sexuel, résumée en » charnel « .
Fusion : état de stabilité structurelle propre à la relation mère-nourrisson au coeur de la deuxième étape de vie ou matrice fusionnelle.
Implication : attitude générale du somatanalyste, spécifique à chaque cadre organisationnel : rôle hiérarchique dans le groupe somatanalytique, partenaire affectif en psycho-somatanalyse, initiateur puis complice en éco-somatanalyse, formateur ou intervenant en managéro-somatanalyse.
Grand groupe verbal : première séquence de la séance de sociosomatanalyse qui se déroule avec tous les participants réunis et qui privilégie l’échange verbal elle dure une à deux heures.
Groupe rapproché vocal : deuxième séquence de la même séance qui voit les participants se rapprocher, se mettre à genoux, se donner les mains et entrer dans un travail vocal intériorisé ou confrontatif à la recherche de la connexion émotionnelle ; chaque participant peut le quitter à sa guise pour passer à la troisième séquence ; durée : de quelques minutes à trente, quarante minutes.
Groupe éclaté primal : troisième séquence ; les analysants partent seuls ou à deux sur les matelas alentour pour approfondir le travail émotionnel jusqu’à la résolution cathartique par le geste, le cri et/ou le bonding ; durée : quarante à soixante minutes.
Groupe retrouvé convivial : quatrième et dernière séquence qui voit les analysants reconstituer le grand groupe à l’appel de l’analyste pour la mise en commun, l’échange et l’analyse des faits individuels et groupaux ; durée : vingt à trente minutes.
Groupe social : l’un des trois cadres de vie dans lequel l’individu cherche la sécurité, au prix de l’hétéronomie et au moyen de l’émotion et de la communication.
Homéoesthésie : premier état de stabilité structurelle qui fait le coeur de la bulle primitive et se constitue de l’équilibre des » esthésies » ou sensations : équilibres faim-satiété, chaud-froid, tension-détente, mouvement-repos, veille-sommeil, plaisir-déplaisir etc. ; elle fait accéder au bien-être.
Initiation : rôle de l’éco-somatanalyste qui accompagne la créativité personnelle du patient aussi longtemps qu’il connaît lui-même ce cheminement ; elle est relayée par l’attitude de complicité dès qu’il ne connaît plus ce cheminement.
Intellectuel : terme courant de la fonction psycho-dissociative.
Interactionnel : mode de gestion de la cure somatanalytique qui allie la référence de base au cadre analytique et l’utilisation ponctuelle de techniques directives ; le travail interactionnel est la gestion la plus courante et la plus utile en » thérapie » avec les patients et même souvent avec les professionnels en analyse didactique.
Juxtaposition : relation spécifique entre les trois position de vie qui sont séparées mais reliées ; elle est l’équivalence du déplacement freudien, de la contiguïté des linguistes structuralistes et de la métonymie lacanienne. Le héros des comédies de boulevard l’illustre parfaitement qui juxtapose l’épouse pour le social, la maîtresse pour l’affectif et la psychanalyste pour le créatif.
Lieu de mort : l’un des trois types de somatotope qui héberge un fonctionnement pathologique (bloqué, réprimé ou refoulé) et qui déclenche un symptôme dès qu’on s’y aventure : l’asthmatique fait une crise dès qu’il entre dans le lieu de la confrontation émotionnelle, par exemple.
Lieu de vie : deuxième type de somatotope qui correspond à un vécu positif, plaisant, gratifiant, et qui a un attrait certain jusqu’à devenir un refuge régressif.
Lieu en suspens : troisième type de somatotope qui désigne un lieu (de fonctionnement) non habité, non développé, en attente de créativité personnelle ; le » spirituel » peut être un lieu en suspens chez le matérialiste alors que le » factuel » peut l’être chez l’homme de l’esprit.
Loi d’équivalence fonctionnelle des dimensions psycho-, écosocio- et somato- logiques : quelle que soit celle des trois réalités objectives (psychique, écosociale ou somatique) qui envoie des messages à l’individu, ces messages, différents par le contenu, ont des actions équivalentes du point de vue fonctionnel : ils provoquent du choc ou du stress, l’acceptation ou le refus, du plaisir ou du déplaisir par exemple ; cette loi postule que l’individu malade peut être abordé de façon équivalente dans l’une des trois dimensions puisque la loi de globalisation élargit son effet à la personne globale.
Loi de globalisation psycho-, écosocio- et somato-logique : en règle générale, un processus thérapeutique initié dans l’une des trois dimensions s’élargit et s’étend aux autres dimensions jusqu’à se globaliser à la personne entière ; cette loi explique l’efficacité habituelle de méthodes limitées à une seule dimension ; les clivages trop graves échappent à cette loi et l’incapacité de certains patients de travailler dans une dimension donnée oblige à en utiliser une autre.
Managéro-somatanalyse : application de la somatanalyse et de la théorie somatologique aux problèmes de l’entreprise, du manager et de l’institution.
Mantra-thérapie : pratique reprise de Daniel Casriel qui consiste à répéter des mots ou courtes phrases pour faire connecter leurs sens avec les émotions et les sensations associées jusqu’à l’unification, le moment primaire et/ou la présence juste.
Matrice affective : cinquième étape du développement de l’être humain ; elle inscrit la fusion affective dans la sécurité de l’âge adulte (protection + puissance) et transforme ce qui n’était que passion, refuge ou conquête, en une véritable relation amoureuse stable et sûre.
Matrice fusionnelle : deuxième étape du développement marquée par l’arrivée de la mère qui arrache le nouveau-né a son homéoesthésie écosystémique et le précipite dans un autre état de stabilité structurelle : la fusion ; il s’y crée le processus pulsionnel ; les ratés de cette période se cristallisent en psychonévroses.
Méthode analytique (freudienne) : ensemble des règles d’organisation du cadre matériel de la psychanalyse et du rôle du psychanalyste (divan-fauteuil, discours sans censure, association libre, neutralité et abstinence, silence et interprétation, non-directivité, non fixation de la fin de l’analyse, etc.) ; reprises par les formes ultérieures de psychanalyse de l’enfant, psychanalyse de groupe, psychanalyse de couple, ces grandes règles sont également reprises par la somatanalyse à l’exclusion de la dimension théorique, métapsychologique, qui est remplacée par la somatologie ; l’intégration de la communication corporelle à la méthode analytique freudienne fait l’originalité de la somatanalyse.
Mise en acte : pratique somatothérapique qui consiste à agir les problèmes, conflits, résistances et images évoqués, pour provoquer leurs connexions en un vécu unifié ; il faut la différencier du » passage à l’acte » qui est la transgression des limites posées dans un cadre thérapeutique donné, y compris somatothérapeutique.
Mobilisation passive : somatothérapie que j’ai systématisée comme première approche du toucher ; elle consiste à mobiliser toutes les articulations du corps, y compris les articulations vertébrales, l’une après l’autre, dans toutes les directions et dans toute l’amplitude possible.
Modèle structuro-fonctionnel : représentation topographique de la situation psychothérapique, plus précisément de la situation psycho et socio- somatanalytique et, par extension, de la vie tout simplement ; il s’agit de la modélisation du vécu du moment dans le cadre de la situation objective ; cinq schémas se sont développés successivement, les schémas de territoire (avec les six fonctions), de situation (avec la dialectique essensio-attensionnelle), de position (avec les trois positions de vie), de développement (avec les six étapes de vie) et de présence (avec les programmes de gestion) ; la richesse du modèle structuro-fonctionnel ne réside pas seulement dans le subtil équilibre des différentes topiques mais aussi dans son inscription dans le cadre de vie réel et dans la dynamique existentielle.
Moment primaire : transcription scientifique de l’antique catharsis en son point de résolution ; ce moment représente le processus d’unification des trois dimensions, psychique, somatique et relationnelle, et le processus d’intégration de ce vécu subjectif dans la réalité objective ; ce moment est thérapeutique comme la catharsis mais aussi créatif et recherché comme moment de grâce, d’extase et de réalisation de soi.
Non-directivité : ce concept ne doit pas être entendu comme dans certaines écoles où il s’agit d’une façon détournée, paradoxale, d’être plus sûrement encore directif ; la méthode analytique freudienne représente réellement l’attitude la moins directive possible qui n’est certes pas totalement non directive et qui peut même manquer d’efficacité dans des indications où il faudrait plutôt être interactionnel ; mon expérience me montre qu’il faut poser des choix très clairs parce que les patients veulent des attitudes tranchées, directives ou non-directives ; ils ne tolèrent pas l’entre-deux, ils veulent se sentir totalement libres ou être pris totalement en charge ; en tout cas, ils poussent leur thérapeute dans une attitude extrême et ne le laissent plus en ressortir.
Nosographie : approche descriptive des maladies ; la somatologie propose différentes grilles de lecture des maladies courantes qui apportent des indications originales tout en permettant les concordances nécessaires avec les grands systèmes médicaux : écoles psychiatriques française ou allemande, CIM, DSM ; les schémas structuro-fonctionnels, les quatre topiques anthropologiques, le modèle de la cure, sont quelques unes de ces grilles de lecture ; le modèle bio-physiologique du choc et du stress est à la base de nombreux symptômes.
Nosologie : approche étiologique et processuelle des mêmes maladies ; le modèle ontogénétique des six étapes a donné naissance au » syndrome ontogénétique » qui explique les maladies actuelles à partir du vécu (amalgamé ou clivé) des étapes passées : c’est Lin des apports à la nosologie.
OEdipe de midi : période de la vie adulte qui voit le retour de la fusion oedipienne, mais dans un cadre contenant, positif et créatif, qui n’est autre que l’éclosion de la matrice affective ; c’est pour évoquer son occurence souvent intense et sa proximité avec le » démon de midi » qu’il a reçu cette dénomination.
Ontogenèse : terme savant pour désigner le développement de l’être humain ; la somatologie a créé son modèle ontogénétique en six étapes et la nosologie somatologique a observé un syndrome ontogénétique ; on peut aussi parler plus simplement de » l’histoire du patient « .
Parallélisme psycho-, écosocio-, somato-logique : Freud a accrédité le parallélisme psycho-social ; Reich a fondé le parallélisme psychocorporel ; nous pouvons élargir la proposition aux trois dimensions et même quatre, psycho-, écosocio- et somato-logiques ; d’un point de vue fonctionnel, comme pour les processus thérapeutiques par exemple, on peut observer des fonctionnements analogues dans ces trois dimensions, ce qui nous a amené à postuler la loi d’équivalence fonctionnelle et la loi de globalité.
Polytope : concept qui désigne la capacité d’un être à fonctionner dans » beaucoup de lieux de vie « , comme l’exigent la vie moderne, plurielle et complexe, avec la dérive des positionnements.
Position de vie : façon qu’a chaque individu d’occuper les trois cadres de vie, en hyper- ou hypo- développement, en amalgame ou clivage, en superposition ou juxtaposition.
Prendre-prise : mouvement inverse du célèbre » lâcher-prise » qui consiste à accentuer les mécanismes attensionnels : concentration psychique, tension musculaire, respect des règles de communication.
Présence juste : somatothérapie structurée que j’ai mise au point à partir des grands principes de l’apprentissage à la présence ; elle permet un travail thérapeutique avec des patients et/ou un entraînement/apprentissage pour tout le monde, les managers par exemple.
Programme de gestion : ensemble des aptitudes stables qui s’acquièrent au cours d’une étape de développement pour assurer l’état de stabilité structurelle correspondant, l’homéoesthésie, la fusion, la protection par exemple ; ces programmes constituent la » structure « , l’attensionnel, le caractère, la personnalité, les » skills » des anglosaxons ; en se fixant de trop, ils deviennent structure rigide, cuirasse musculaire, idée fixe et/ou répétition comportementale.
Protection : vécu de stabilité structurelle qui se programme dans la troisième phase de vie, avec l’entrée dans les groupes, familial et social, et l’acceptation de leurs contraintes et qui donne une sécurité passive, octroyée par ces groupes précisément.
Psycho-somatanalyse : cadre organisationnel de la somatanalyse à deux qui reprend la position de l’analysant allongé sur le divan mais glisse le fauteuil contre le divan pour établir la communication visuelle et pose la main de l’analyste sur le corps du patient pour constituer la communication tactile ; la globalisation de la communication et la proximité des partenaires privilégient l’émergence de la matrice affective ; il s’agit d’une psychanalyse avec » corps aussi « .
Psycho- et socio-somatanalyse : dénomination complète de la somatanalyse, insistant sur l’intégration, pratique et théorique, des trois dimensions (psychique, sociale et somatique) au cadre analytique freudien.
Psychothérapie socio- et somato- analytique : dénomination extensive donnée à la formation au sein de l’Ecole européenne de psychothérapie socio- et somato- analytique qui évoque l’élargissement de l’enseignement et de la pratique à des méthodes autres que la somatanalyse.
Puissance : vécu de stabilité structurelle qui se met en place au cours de la quatrième étape de vie, dans la dynamique de socialité, et qui évoque la sécurité que l’adulte assure lui-même, par ses propres moyens, et qu’il peut mettre à l’épreuve en exerçant le pouvoir.
Réalités objectives : ensemble des objets stables et permanents qui constitue le cadre de vie et qui envoie les messages et stimuli responsables des vécus subjectifs ; ces objets sont psychiques (savoirs, images, souvenirs) matériels, sociaux (les » autres « ) et englobent le corps somatique qui est considéré ici comme un objet permanent qui envoie lui aussi des messages instantanés ; les lois d’équivalence fonctionnelle et de globalisation s’appliquent à ces réalités objectives.
Recentrement : état-d’être qui désigne le fait de focaliser son vécu sensitif à l’intérieur de soi (circulation de l’énergie ou des sensations) en opposition au » prolongement » haptonomique de Veldmann dans lequel la personne se prolonge dans le corps de l’autre (s’il y a contact) ou dans l’environnement ; l’association, simultanée ou différée, des deux mouvements de recentrement et de prolongement débouche sur le » moment « , comme dans la rencontre sexuelle par exemple.
Refoulement : stase de la dynamique existentielle qui concerne les processus mentaux.
Répression : stase de la dynamique existentielle qui concerne les émotions et affects.
Schéma de territoire : schéma de base du modèle structuro-fonctionnel qui situe le vécu subjectif (défini par six fonctions) dans le cadre des réalités objectives ; il met en place les somatotopes (lieux de vie, de mort, en suspens) et les agence en somatogramme et socio-somatogramme.
Schéma de situation : portion du schéma de territoire limitée à une situation précise et insistant sur la dialectique essensio-attensionnelle; il permet de représenter le type de présence.
Schéma de position : reprend le canevas du schéma de territoire et y inclut les trois positions de vie : groupe, couple et individualité, du centre à l’extérieur.
Schéma de présence : coupe du schéma de situation qui permet de détailler les programmes de gestion (attensionnels).
Schéma de développement : quatrième développement du schéma de base (de territoire) qui privilégie les six étapes ontogénétiques et leurs amalgames et clivages éventuels.
Sécurité : l’une des trois exigences d’existence qui s’acquiert dans le groupe, familial puis social ; la sécurité est d’abord passive (protection) puis active (puissance).
Sentiment : type de vécu intermédiaire entre l’émotion et l’affect alors que nous avons pu limiter ces derniers à six types de base, les sentiments se désignent par des centaines de vocables, ce qui correspond bien à leur polymorphisme temporel puisqu’ils occupent toute la place entre la durée de l’émotion (quelques minutes) et la durée de l’affect (quelques semaines ou mois).
Séparation : processus de différenciation qui s’impose entre les fonctions subjectives, les étapes de vie et les positions de vie ; l’absence de séparation provoque les amalgames et l’excès de séparation aboutit au clivage.
Sexo-somatanalyse : spécialisation médicale et psychothérapique qui intègre les connaissances sexologiques, les pratiques somatanalytiques et la science somatologique.
Socio-somatanalyse : forme groupale de la somatanalyse avec sa séance-type (de trois à quatre heures) à quatre séquences et ses ateliers qui regroupent plusieurs séances.
Socio-somatogramme : somatogramme qui représente les places respectives des membres d’un groupe.
Sociose addictive : pathologie privilégiée de l’étape trois (dynamique de socialisation) qui consiste en une exagération ou un détournement du besoin de protection ; toutes les addictions sont visées selon la loi d’équivalence fonctionnelle : aux parents ou amis, aux médicaments ou drogues, alcools ou aliments etc.
Sociose transgressive : pathologie privilégiée de la phase quatre (dynamique de socialité) consistant dans l’exagération ou le détournement de son vécu de base, la puissance ; toutes les transgressions sont concernées selon la loi d’équivalence fonctionnelle : mentales jusqu’à la mégalomanie, sociales jusqu’aux comportements illégaux, corporels jusqu’aux vécus à haut risque.
Sociothérapeute psycho- et sornato-analyste : appellation du thérapeute ou intervenant qui, après des études en sciences sociales, se spécialise en thérapie de groupe et en intervention dans l’entreprise (managéro-somatanalyse) et l’institution.
Somatanalyse : appellation première et courante de toute la démarche ici développée créée en réaction à l’omniprésence du psy-, la somata affirmé peu à peu sa vocation de pluralité et de complexité en s’élargissant en psycho- et socio- somatanalyse.
Somatologie : science du corps qualitatif qui revendique sa raison d’être par l’existence d’une nouvelle réalité, le corps qualitatif et vécu, et d’un nouvel outil d’observation, la somatanalyse qui investit le corps réel intégré au psychique et au social ; la somatologie s’appuie sur des modèles de représentation qui comblent le fossé entre l’unicité du vécu thérapeutique et la généralité des concepts théoriques.
Somato-psychothérapeute : psychothérapeute (répondant aux exigences réglementaires de son pays) qui intègre la pratique sur le corps et la communication corporelle dans son travail.
Somatothérapeute : un paramédical, soignant ou travailleur social, qui se spécialise dans la relation d’aide et qui y intègre les pratiques somatothérapiques.
Somatothérapie : terme générique à vocation universelle qui désigne l’ensemble des pratiques corporelles à visée thérapeutique.
Somatotope : concept somatologique qui désigne le vécu du moment dans ses délimitations, ( » y a pas tout « , disait Lacan) et qui se représente sur le modèle structuro- fonctionnel par une surface limitée : lieu de vie par un cercle plein, lieu de mort par un berlingot implosé, lieu en suspens par un vide non marqué.
Stabilité structurelle : concept emprunté à la théorie des catastrophes de René Thom qui désigne le vécu de base qui se met en place lors de chaque étape de vie : homéoesthésie, fusion, protection, puissance, l’affectif, le créatif.
Stress : état biophysiologique et somatologique qui consiste en une tension exagérée (subite ou chronique) à l’origine de symptômes et syndromes nombreux et de gra~1ité croissante. Le stress est l’inverse du choc et constitue avec ce dernier une polarité fondamentale pour la nosologie somatologique.
Superposition : mode de relation des trois positions de vie qui sont séparées mais en proche contact, en étayage, selon la conception psychanalytique ; ce mode, opposé à la juxtaposition, rappelle les notions de condensation chez Freud, de similarité chez les linguistes, de métaphore chez Lacan ; l’illustration idéale se trouve chez l’homme qui fait de la même femme la mère du groupe familial, l’amante du couple affectif et la complice de son développement personnel.
Supervision : démarche du thérapeute qui soumet son travail pratique au contrôle et à la sagesse d’un ancien ; la supervision est obligatoire pour les jeunes somatanalystes et se prolonge indéfiniment dans les rencontres régulières des membres de l’Ecole européenne de psychothérapie socio- et somato- analytique.
Syndrome ontogénétique : ensemble des symptômes qui résulte des troubles cumulés des étapes de vie (hyper- ou hypo-développées ; amalgamées ou clivées) et des catastrophes transitionnelles (négociées en choc ou stress) ; le premier exemple analysé est celui du bloc fusio-protecteur avec clivage aval.
Théorème de l’humain : ensemble des quatre topiques anthropologiques qui sont les conditions nécessaires et suffisantes pour définir l’être humain dans son unicité et sa complexité : » l’hum’un trois six deux « .
Topique de l’unification de Soi : première topique anthropologique et première condition du théorème de l’humain qui situent le lieu de l’unité des trois dimensions psycho-, socio- et somato- logiques.
Topique de la dialectique du changement : deuxième lieu d’être où se joue l’équilibre des deux processus, fonctionnel et structurant, essensiel et attensionnel, impliqués dans le changement en général et les catastrophes en particulier.
Topique des positions de vie : voir position de vie.
Topique du développement : voir ontogenèse.
Transconscient : nouvelle instance à ajouter à la célèbre topique freudienne qui intègre les deux instances de base, l’inconscient et le conscient ; il n’y a pas effacement de l’inconscient par le conscient mais conscience de l’inconscient, à savoir des vécus transfonctionnels et transrationnels.
Transfert : d’après Freud, projection des modes de relation affective anciens sur l’analyste ; en somatanalyse, manifestations de la dimension affective correspondant aux étapes de développement antérieures à la matrice affective ; le transfert s’efface lorsque s’installe la matrice affective.
Transfonctionnel : concept qui désigne les fonctions corporelles qui transcendent les besoins immédiats, telles les fonctions transpersonnelles, transcendantes et autres états de conscience modifiés et de sensation subtile.
Transrationnel : état de la pensée qui transcende l’état dit rationnel et qui gère une quantité d’éléments supérieure à celle que la raison peut gérer normalement (trois à quatre).
Trans-somatanalyse : application des pratiques somatanalytiques et des théories somatologiques à l’éveil spirituel, plus précisément à la libération spirituelle.
Unification : forme du vécu subjectif qui fait ressentir l’unité de soi en une expérience évidente ; ce vécu originaire est mis à mal par le développement, à chaque catastrophe, et doit être retrouvé au coeur de chaque nouvelle étape sous forme de vécu de stabilité structurelle ; il prend des formes diverses mais se ressent toujours comme fondamentalement « unifié ».